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AlerteRisque

Localisation : Le Havre

Mission : Comment faire pour que les citoyens aient un comportement adapté lors d’une crise type risques majeurs?

Fiche Problème

1. La non-connaissance des comportements adaptés en situation de risque : un vrai problème

En mars 2020, une sirène a retenti un mardi matin. Nous nous rendons compte, chacune de notre côté, que nous ne savons pas ce qu’il faut faire ni où se renseigner. Après échange, l’idée nous vient qu’il pourrait être intéressant de disposer d’une application pour accompagner les usagers lors d’une situation de crise liés aux risques majeurs.

Nous ne sommes pas les seules dans ce cas, 78 % des Français ignorent ce qu’il convient de faire lorsque les sirènes retentissent. La majorité s’estime mal informée sur les risques naturels (63%) et industriels (75%). Seules 22% des personnes interrogées affirment connaître les consignes liées au déclenchement du signal national d’alerte. Ces problèmes sont pourtant majeurs, nous avons « l’exemple » de Lubrizol en 2019 à Rouen : les citoyens avaient fui au lieu de se confiner et gêné l’accès aux secours. De plus il s’agit d’un problème sur lequel on peut agir : 63% des citoyens estiment qu’ils devraient être mieux accompagnés en situation du  risque.

2. Quel type d’accompagnement et à quel moment (en amont ou au moment de la crise) ?

Ces questions ont été explorées par des enquêtes terrain qualitatives (questionnaires aux citoyens) et par d’autres études et recherches (Benchmark, études documentaires, analyse de l’écosystème actuel…)

2.1 En amont du risque : les apprentissages

Sur 20 questionnaires, 2 personnes sont préparées aux risques de par leur métier. Les autres usagers sont passifs voire désintéressés (le problème peut être conscient ou non, il peut également être anxiogène). Des travaux ont déjà été réalisés par de multiples acteurs et ont abouti à une multitude d’informations sous de nombreuses formes, ces informations sont peu lues, peu vues, peu connues (ex : DICRIM, PFMS,...).

Agir en amont semble être difficilement actionnable et présente le risque d’un coût élevé pour un résultat faible et il existe déjà de nombreuses informations au format varié qui n’atteignent pas l’usager.

2.2 Au moment de la crise : les apprentissages

La montée en stress au moment de la crise implique de délivrer aux usagers des informations simples (max 75 mots). Les citoyens attendent d’avoir les informations au moment du risque, d’être pris en main, rassurés et ne savent pas où trouver une information fiable.

Des essais d’applications ont déjà eu lieu sans succès mais l’entreprise CEDRALIS, titulaire du marché d’alerte multicanale pour la CU, a déjà développé une application d’accompagnement au moment de la crise.

D’autres projets sont déjà en cours sur le sujet : mise en place de l’alerte en masse multicanale par la CU, déploiement du Cell broadcast à Gonfreville (avant généralisation nationale).

  Agir au moment de la crise semble être plus approprié car correspondant à une attente des usagers. Des projets sont en cours de déploiement sur le territoire en ce sens, il est difficile à ce jour d’évaluer l’impact de ces projets (seront-ils suffisants?).

3.Bilan des investigations 

3.1 Un sujet en pleine mutation

Nos investigations ont donc permis de montrer que des solutions existent, même si elles n’atteignent pas toujours leur cible. Des applications ont déjà été testées sans succès (ce qui ne veut pas dire que ce ne sera jamais la bonne solution, mais que celles développées à ce jour ne répondent pas à la demande…). De plus, de nombreux projets sont en cours sur le territoire, même s' il est trop tôt pour évaluer leur impact. 

 Il nous apparaît donc que le développement d’une application à destination des usagers pour les accompagner lors d’une crise n’est pas la priorité aujourd’hui et pourrait compromettre les autres projets en cours en créant de la confusion.

3.2. Il reste cependant des points d’attention

Il convient de s’interroger sur la coordination des actions et des acteurs sur le territoire pour se demander si elle est suffisante.  Le pilotage de cette politique publique pourrait être approfondi et communiqué.  

Par ailleurs, il apparaît indispensable de développer des mesures et évaluations auprès des usagers pour mesurer l’utilité et la valeur ajoutée de ces projets, et objectiver leur impact.

4.Nos préconisations

Modifier l’approche actuelle en adoptant une nouvelle philosophie 

  • Penser “système” plutôt que ”outil et réponse réglementaire”
  • Penser “résultats et impact sur la population” plutôt que “moyens et obligations légales” 
  • Penser en usager et avec les usagers plutôt qu’en spécialiste entre spécialistes

Adapter les moyens aux ambitions du territoire

  • Utiliser des techniques et instruments de mesure et d’évaluation de politique publique;
  • Développer une stratégie de conduite du changement et une expertise de mise en oeuvre pour la déployer, 
  • Viser un pilotage harmonisé au niveau du territoire;
  • Oser un élargissement des partenariats (Recherche - Entreprises - Associations - Usagers,...);
  • Chercher des nouvelles sources de financement  (Fonds de dotation - Société Coopérative d’Intérêt Collectif - Banques et assurances,...)

5. Scénario de sortie préconisé

Pas de suite demandée au jury dans le cadre de l’intrapreunariat.

L’équipe préconise une prise en compte et un suivi des points d’attention et des préconisations dans les services de la CU, augmenté si besoin des expertises nécessaires à la réalisation des ces préconisations (avec une réflexion sur le positionnement de ces expertises.)

Conclusion

Suite à l'investigation et aux recommandations de l'équipe,  des échanges ont été menés avec des applications à usage quotidien pour intégrer des messages, en cas de crise majeure, sur les bons comportements à adopter.