La boussole des parents solos

Près d’un quart des familles françaises sont en situation de monoparentalité. A Pau, c’est près de 4000 familles qui sont concernées. Être un parent solo, en particulier maman solo, c’est souvent : 

• Côtoyer la précarité (30% des familles monoparentales vivent sous le seuil de pauvreté, 20% sont au chômage) ;
• être soumis à un stress élevé (gestion de la garde, de l’autorité parentale …) pouvant provoquer des symptômes psychosomatiques 
• Une vie sociale et affective déséquilibrée
• être la cible de discrimination et de préjugés créant un sentiment d’isolement.

Dans un contexte où 79% des familles monoparentales estiment ne pas être suffisamment aidées dans leurs problématiques, il apparaît important d’explorer les pistes de solutions qui peuvent être apportées aux parents solos pour aborder sereinement la monoparentalité. 

Les familles monoparentales ont besoin d’être guidées pour identifier les solutions à leurs besoins

A travers les enquêtes quantitatives et qualitatives menées au cours de l’investigation, il ressort que les familles monoparentales sont confrontées à de multiples problèmes, plus ou moins difficiles à résoudre (trouver un accord avec l’autre parent, avoir une stabilité financière, être serein, trouver un logement, une solution de garde …)

Cependant, sur le territoire de Pau, il existe de nombreuses structures (publiques, privées ou associatives) qui peuvent aider les familles sur chaque catégorie de problème. 

Malgré tout, il est possible de constater un désarroi des parents solos et un sentiment d’isolement. En réalité, nous constatons que les familles monoparentales sont submergées par les problèmes et expriment un besoin d’être guidées :

• dans la compréhension de leurs besoins (> 55% des individus de notre échantillon ont eu des difficultés à identifier leurs besoins prioritaires, 70% auraient apprécié d’être aidés pour le faire)
• pour identifier et être mis en relation avec les structures pertinentes pour les accompagner (80% de l’échantillon émettent ce besoin).

La “Boussole des parents solos” pour accompagner les familles monoparentales

Dans une approche d’itération et d’amélioration continue, je propose une expérimentation de 6 mois pour proposer un parcours d’accompagnement aux familles monoparentales sous la forme :  

• D’un entretien de diagnostic,
• D’une présentation personnalisée des structures en capacité de les accompagner sur leurs besoins prioritaires.  
• De la définition d’un plan d’actions pour savoir par où commencer
• D’un accompagnement à la réalisation des démarches administratives si le parent en exprime le besoin.
• D’un suivi au fil de l’eau

Le concept, présenté sous la forme d’un flyer, a été plébiscité par les personnes potentiellement concernées.

Cette expérimentation permettra de valider la proposition de valeur et poser les bases d’un service numérique si cela est pertinent (hypothèse à valider). Un sujet qui pourra être abordé avec l’ANCT.

Les bénéfices attendus de ce dispositif : 

• Pour les parents : limiter le sentiment d’isolement, éviter le burnout parental ...
• Pour la collectivité : lutter contre les situations de précarité, limiter le non recours aux aides à destination des familles monoparentales …

Nous souhaitons évaluer l’impact de ce dispositif en mesurant : 

• Le nombre de parents solos accompagnés (Cible : 20 pour les 6 premiers mois)
• Un niveau de recommandation du dispositif > 7  (enquête systématique auprès des personnes accompagnées, note de 1 à 10 à la question “Recommanderiez-vous le dispositif à d’autres familles monoparentales ?”)

Les besoins pour la mise en oeuvre au cours des 6 premiers mois

Le besoin principal repose sur la mise à disposition de l’intrapreneure 2 jours par semaine  pendant 6 mois. Par ailleurs, un soutien des services en charge du plan solitude ainsi qu’un accompagnement méthodologique seront appréciés.

Des besoins matériels (espace de travail et outil informatique) ainsi que de formation sont également souhaitables.

Décision soumise au jury : autoriser la mise en place de l’expérimentation et réaliser un bilan à 6 mois pour identifier la suite des travaux.

Conclusion du jury : projet intéressant. Pas de suite en intraprenariat (des inconnus sur la capacité à financer au delà des 6 mois) ; Souhait de réintégrer les travaux dans le cadre des services travaillant déjà sur le sujet.