Màj le 06/01/2022

Synthèse

Mission

Doter les professeurs des écoles d'outils efficaces pour lutter contre le décrochage passif à l'école qui affecte un nombre croissant d'élèves (15%).

Solution destinée aux instituteurs

• Ateliers suivis d’application de la théorie enseignée à des réalisations concrètes par thème à l’école sur 3/6/9 mois que le maître peut facilement déclencher à sa discrétion pour relancer une classe dont trop d’élèves ont décroché de leurs apprentissages.

Exemple : atelier menuiserie hebdomadaire illustrant l’utilité de chaque concept géométrique de CM2 par la pratique de la menuiserie, de la couture, etc.

• Ateliers de création d’objets concrets en ville animés avec des pédagogies spécialisées proposés par l’équipe de la Réussite Educative aux professeurs qui l’alertent à propos d’un enfant en décrochage passif et aux parents qui acceptent de s’investir.

Exemple : atelier de fabrication d’un vrai bateau sur 3 mois animé par une art thérapeute chaque mercredi pour sortir une cohorte de 6 à 12 enfants du décrochage passif identifié par leurs maîtres respectifs.

Stratégie 

• Création d’une bibliothèque en ligne d’ateliers pédagogiques suivis par thème pour réengager des enfants qui ont décroché passivement
• Crowd-sourcing de la conception des ateliers parmi le personnel enseignant sur la base de templates vidéos.
• Consommation de ses contenus par des maîtres d’écoles désireux de réengager et re-ancrer les enfants décrocheurs passifs dans leurs apprentissages

Equipe

Membres projet issus de la Direction Education Enfance :

• Nathalie PICARD 
• Jack MAILLOT
• Guillaume BRULET
• Hamza ELAKKOUZI

Membres projet issus de la Direction du SI et du Développement Digital :

• Mickaël ALKERDI
• Delphine BABINSY
• Marwan CHARARA

Partenaires et soutiens du projet :

• Marie GOËTZ-GEORGES, Inspectrice de l’Éducation Nationale
• Benjamin GUENANEN, directeur de l’école élémentaire Paul-Raoult
• Mme Angéla KLEIN, Élue adjointe au maire chargée de l’éducation
• Sofiane BOUBENIDER, Conseiller Municipal délégué chargée de la stratégie numérique

Caroline BETRANCOURT, Référente du Projet En Vie à la Mairie,  01.30.91.37.37
Iain WALLACE, Coach ANCT/Beta Gouv projet, 06.72.62.75.16

Le projet continue avec la même équipe après la fin de l’investigation le 15 octobre 2021 avec l’objectif d’être accompagné de nouveau pour réaliser la Bibliothèque numérique des ateliers contre le décrochage scolaire passif.

Les Mureaux se distinguent par la qualité de la collaboration au quotidien entre les parties prenantes dans l’éducation des enfants : parents, éducation nationale (école et l’inspection académique) et la ville.

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Investigation

Début de l'investigation : 30/04/2021

Hypothèse problème de départ

Entre les enfants qui réussissent à l’école et ceux qui décrochent de façon manifeste, on voit un nombre croissant d’enfants en décrochage « passif ». L’équipe estime que ce décrochage passif est dû à :

• Un apprentissage scolaire resté abstrait parce qu’il privilégie la théorie en oubliant ses applications concrètes dans la vie quotidienne.
  
  
• L’appel au devoir et à l’obéissance qui faisait passer le contenu scolaire autrefois mais opère de moins en moins chez les enfants d’aujourd’hui hors les « bons élèves »
• La sous-utilisation chronique du levier éprouvé des talents et réalisations de l’enfant autant extra-scolaires (leadership, sens stratégique, agilité sportive, lien social, créativité, …) que scolaires pour le mettre en mouvement via la reconnaissance de ses capacités et la prise de conscience de ses désirs.

Contexte

2 778 enfants sont inscrits aux Mureaux en élémentaire (CP +CM2), soit 500 élèves par classe d’âge dont :

• 275 ou 55 % ne posent pas de problème particulier
• 50 ou 10 % sont en décrochage actif et suivis activement par la Réussite Éducative des Mureaux
• 100 ou 20 % sont très bons à l’école
• 75 ou 15 % sont en décrochage passif qui ne font l’objet actuellement d’aucun suivi particulier

Solution de départ

A l’origine, l’objectif du projet était la réalisation d’un passeport numérique listant les compétences de l’enfant : culturelles, artistiques, scolaires, associatives, sportives … alimenté et consulté par tous les acteurs autour de l’enfant (éducateurs de la ville, associations, clubs sportifs, professeurs, …).

La participation des Mureaux au programme PNI à partir de mai 2021 s’est traduite par la mise à l’épreuve des hypothèses sur lesquelles le passeport numérique était basé.

Phase 1 : Mise à l'épreuve des hypothèses

L’équipe, qui a baptisé son projet En Vie, a utilisé la méthode Design Thinking pour :   

• Comprendre et valider les problèmes qu’elle prêtait à la cible principale des utilisateurs auxquels le passeport numérique serait destiné
• Découvrir d’éventuels autres problèmes dont la résolution aurait un impact positif important

Interviews avec 19 personnes :

• 10 enseignants, psychologues et directeurs de l’éducation nationale
• 7 acteurs de la ville : directrices accueil périscolaire, responsable du CLA et animateurs
• 1 déléguée de parents d’élèves + 1 président d’association (ateliers scientifiques enfants)

Apprentissages

Problèmes rencontrés par le personnel de l’éducation nationale et le président d’association :

• Pas d’ancrage de l’apprentissage scolaire au réel ou au quotidien de l’enfant
• Difficultés sociales et linguistiques qui empêchent certains parents d’aider leurs enfants
• Levier des potentiels et désirs de l’enfant généralement inexploité : ils sont encore peu identifiés ou utilisés pour le mettre en mouvement

Problèmes rencontrés par le personnel communal et le délégué de parents d’élèves :

• Parents qui ne parviennent pas ou n’essaient pas d’aider leur enfant dans ses apprentissages
• Les informations détenues sur l’enfant par les différents intervenants éducatifs sont pas ou peu partagés, privant l’écosystème d’informations et de leviers de motivation efficaces

Décision

Le passeport numérique de l’enfant n’est pas validé : l’objectif principal du passeport était de donner aux acteurs éducatifs qui entourent l’enfant un aperçu de ses talents et motivations pour s’en saisir afin de le lui donner confiance en lui et envie d’apprendre.

Les interviews ont montré que :

1. Seuls une minorité d’enseignants cherchent cette information avec l’objectif de la mettre à profit pour embarquer l’enfant. La majorité des enseignants ne voyant pas l’intérêt ou la possibilité de se saisir des talents et des désirs de l’enfant pour le mettre en mouvement, le passeport éducatif numérique serait peu utilisé.
   
   
2. La minorité d’enseignants qui a conscience des avantages d’une stratégie pédagogique qui s’appuie sur les désirs/talents de l’enfant et souhaite agir, n’a pas attendu le passeport pour trouver cette information en vue d’aider un enfant. Ainsi, un instituteur a été chercher l’information auprès du club de foot où jouait l’enfant découvrant son talent pour la stratégie de jeu qui lui permettait de donner un avantage à son équipe évident pour tous. Depuis, il l’utilise en classe pour donner confiance à l’élève et le motiver. 

Phase 2 : Conception et expérimentations de deux solutions complémentaires destinées aux maîtres d’école du CE2 désireux de réengager des enfants décrocheurs passifs dans leurs apprentissages

Expérimentation 1 : ateliers suivis d’art thérapie pour fabriquer un bateau à 6

Date : début septembre à Noël 2022
Rythme : un mercredi par semaine

Hypothèses à dérisquer 

L’expérimentation sera probante si elle démontre que :

• Les enfants « se sentent concernés par l’apprentissage proposé » : le cursus réussit à réengager l’attention des enfants et les reconnecte à leurs apprentissages (cf KPI plus bas)
  
  
• La communication et l’alignement entre les acteurs sont au niveau attendu : école (professeurs), famille, enfants, équipe Réussite Educative (Cf KPI plus bas)

Modalités

• Un groupe de 6 enfants repérés par l’éducation nationale et la Réussite Éducative comme étant en difficulté : enfant trop effacés ou plus turbulents que les autres
• Objectif de fabriquer un bateau et traverser le lac ensemble dessus
• Des parents qui s’investissent auprès de leur enfant dans le projet sur sa durée
• Pédagogie : tout ce qu’il faut savoir pour fabriquer un bateau navigable; ré-ancrage concret de l’apprentissage dans le réel + pédagogie alternative d’Art Thérapie

KPI

6 critères notés “Bonne, Moyenne ou Faible » sur un tableau de bord hebdomadaire rempli par l’intervenante, les parents et le professeur de chaque élève.

• Assiduité
• Concentration
• Participation
• Prise d’initiative
• Respect des règles
• Place dans le groupe

Apprentissages

• L’animatrice Art Thérapeute a correctement et régulièrement rempli le tableau hebdomadaire. Qu’en est-il des professeurs ?
• L’évolution est très satisfaisante pour des enfants en décrochage actif suivis par la réussite Educative montrant la possibilité de passer d’un suivi individuel efficace à un suivi collectif efficace à 6
• Mais la cible des bénéficiaires n’est pas celle sur laquelle l’équipe En Vie a choisi de travailler les ressorts du décrochage passif n’étant pas identiques à ceux du décrochage actif
• A changer dans la prochaine expérimentation d’art thérapie :
  • Cibler des enfants en décrochage passif (pas actif comme dans « l’expé » n°1)
  • Fixer le niveau à atteindre par critère à la fin de « l’expé » par écrit AVANT le démarrage de l’expérimentation et le partager par mail
  • Savoir semaine par semaine où l’on en est par rapport à l’objectif (alignement ou écart entre le résultat et l’objectif)
  • En particulier, suivre dès le début l’évaluation hebdomadaire par le professeur de l’évolution de l’enfant en classe pour réagir tô si aucun impact n’était visible.

Verbatims sur le résultat 

. « J’aime bien qu’on soit dehors et qu’on utilise du matériel de grand » (Un enfant)
. « Qu’il arrive à rester concentrer toute la séance, c’est un succès » (Educatrice référente)
. « Les enfants ont besoin de sens » (Directeur)

Expérimentation 2 : ateliers suivis de géométrie + résolution de problèmes par classe (CM2)

Date : mars-juin 2022
Rythme : un atelier hebdomadaire dans la classe de CM2 retenue

Problèmes à régler : détectés par des entretiens de Design Thinking supplémentaires avec la cible utilisateur : les directeurs d’école et maîtres des écoles (CP+CE2) : 

• Les professeurs des écoles ont le sentiment de « faire toujours plus et que ça marche moins bien »
• « Le nombre d’enfants qui ne peuvent pas rentrer dans leurs apprentissages ne cesse d’augmenter»
• Les professeurs des écoles « disposent de ressources théoriques mais pas didactiques »

Hypothèses à dérisquer (voir section risk mitigation plus bas)

1. Que les ateliers ne délivrent pas l’avancée probante que l’équipe aura fixée aux élèves bénéficiaires
   
   
2. Que le maître et le directeur volontaires n’aient pas le temps de créer le contenu pédagogique permettant d’animer un atelier par semaine (chaque atelier travaillera l’application pratique en menuiserie d’un problème de géométrie/résolution de problème)
   
   
3. Que les modalités matérielles, logistiques et administrativo-financières retenues ne soient pas suffisamment faciles à déployer, devenant un frein fatal à l’adoption des ateliers par les professeurs des écoles.

Modalités

•  Une classe de 24 élèves divisée en 2 groupes :
  . Un groupe de contrôle de 12 élèves qui recevra le cours standard
  . Un groupe de 12 élèves qui bénéficieront des ateliers d’application
  
  
• Un professeur des écoles volontaire pour faire l’expérimentation avec la bénédiction et le soutien :
  • Du directeur d’établissement, Benjamin GUENANEN
  • De l’inspectrice académique des Mureaux
  • De l’équipe En Vie (avec leur Coach, Iain)

• Pédagogie qui redonne du sens en ajoutant le volet pratique qui manquait à la théorie :
  • Thème : menuiserie, couture,…
  • Objectif : illustrer concrètement les éléments de théorie inscrits au programme
    
    
• Rythme : un atelier par semaine de mars à juin
  
  
• Soutien méthodologique : l’Equipe en Vie (les professionnels de la Réussite Educative pour les aspects méthodologiques et l’équipe SI pour les aspects digitaux) et le coach d’origine, Iain Wallace

Objectifs et KPI

A fixer PAR ECRIT AVANT le démarrage des ateliers

Risk mitigation
Comment réduire ou éliminer les risques :

1. Que les ateliers ne délivrent pas l’avancée probante que l’équipe aura fixée aux élèves bénéficiaires

• • S’assurer tout de suite - dès le 1er atelier - que le n° élèves prévus parviennent bien à maîtriser le sujet
  • Si ce n’est pas cas, analyser tout de suite les causes probables/possibles et modifier le tir pour l’atelier d’après, et ainsi de suite, jusqu’à obtenir la tendance voulue

2. Que le professeur des écoles et le directeur volontaires n’aient pas le temps de créer le contenu pédagogique permettant de tenir le rythme d’un atelier par semaine (chaque atelier travaillera l’application pratique en menuiserie d’un problème de géométrie / résolution de problème).
   
   
   • Limiter le nombre de sujets à couvrir pour réaliser le plus petit nombre d’ateliers possible qui permettra de dire que la méthode est manifestement probante aux yeux d’autres professeurs.
     Exemple : faire moins d’ateliers par thème ou ne faire qu’un thème (géométrie mais pas résolution de problème)
     
     
   • Réaliser un template papier et/ou video du 1^er atelier qui montre comment on conçoit, prépare et anime un atelier et recruter quelques professeurs des écoles motivés pour qu’ils conçoivent des ateliers d’application dans la liste à dérouler aux enfants.
     
     
   • Prévoir le process d’onboarding et de validation le plus simple possible entre le maître Lead de l’école Raoul qui créera le 1^er atelier et les animera tous d’un côté, et les maîtres à qui l’on sous-traitera une partie des cours supplémentaires, de l’autre.
     Exemple : 2 Visios, une de lancement et une de réception + des mails entre les 2

• Mettre en ligne la video basique (pas jolie mais efficace) de fabrication des 2 premiers ateliers avec les membres de l’équipe En Vie du département SI pour briefer les maîtres créateurs de contenu supplémentaires qui alimenteront le pipeline de contenu ateliers avec le maître de l’école Paul Raoul

3. Que les modalités matérielles, logistiques et administrativo-financières retenues ne soient pas assez faciles à déployer, devenant un frein à l’adoption des ateliers par un maître.
   
   
   • Concevoir des ateliers efficaces parce que frugaux.

Exemple : travailler toujours une même réalisation pendant tous les ateliers, comme un avion en balsa (comme pour le bateau utilisé en ateliers d’Art Thérapie), que l’enfant réaliserait par étapes entre le 1^er et le dernier atelier consacré à la géométrie (atelier n°1 : appliquer la théorie de Pythagore pour calculer les dimensions de sa queue, etc.).

• • Réduire au minimum les matériaux et les outils

 Exemple : chaque enfant à une scie à bois, un mètre, sa règle et son compas + un établi  mobile léger pour deux. Les ateliers seraient alors conçus pour fonctionner avec ces seuls  éléments.

Le Mindset (état d’esprit) de la démarche

Les exemples donnés partent d’une même philosophie entrepreneuriale :

• Faire frugal pour faire efficace (« Less is more »),
  
  
• Collaborer pour se répartir la charge de travail en bénéficiant de l’intelligence collective d’un petit nombre de maîtres(ses) animé(e)s par le même objectif de contrer efficacement le décrochage passif. Commencer avec les « Early Adopters» que vous connaissez dans votre entourage qui auront envie de créer des contenus pour l’expérimentation de l’école Paul Raoul parce qu’il voit un intérêt à appliquer ces ateliers à leur tour dans leur école
  
  
• Apprendre rapidement ensemble pour améliorer le processus de création et la qualité des ateliers (« test and learn»)

Appel à collaboration

L’équipe En Vie est vivement intéressée par toute proposition d’échange d’expérience ou de collaboration avec d’autres porteurs de projets de la sphère ANCT/BetaGouv en France.

N’hésitez pas à nous contacter : vous serez chaleureusement accueillis !